Stérilisation précoce de la chatte : pour ou contre ?

Propriétaire de chatte, vous avez amené votre petit félin chez le vétérinaire pour ses premiers vaccins. Son médecin vous a alors informé de l'intérêt d'une stérilisation précoce, soit vers l'âge de 6 mois, de votre petite protégée.

Vous avez réfléchi avant de rappeler votre vétérinaire pour la prise de rendez-vous : quel est l'intérêt de cette intervention, quelles sont ces répercussions sur son comportement ?

Rappelons que la stérilisation de la chatte consiste de façon classique, à retirer sous anesthésie générale les ovaires après incision de la peau et de la paroi musculaire au milieu du ventre. L'intervention dure une vingtaine de minutes.

L'intérêt d'une stérilisation précoce chez la chatte, avant les premières chaleurs, est largement démontré à l'heure actuelle.

D'un point de vue pratique, elle assure une contraception définitive, et empêche donc le développement de comportements sexuels indésirables : marquages urinaires, fugues, vocalises, agressivité.

D'un point de vue médical, la stérilisation rend nul le risque de pathologie ovarienne, puisque les ovaires ont été retirés, ainsi que le risque d'une infection utérine (pyomètre). D'autre part, la stérilisation précoce prévient la survenue de cancer mammaire, particulièrement agressif chez la chatte.

Enfin, d'un point de vue comportemental, il faut souligner que la stérilisation n'entraîne pas de modification du caractère de la chatte. En revanche, une possible prise de poids, consécutive à une mauvaise gestion de la distribution alimentaire, diminue l'activité de ces chattes. Une alimentation adaptée et mesurée dans les mois qui suivent l'intervention évite l'installation d'un surpoids, lui-même délétère (troubles urinaires, arthrose, diabète sucré…).

Pour conclure, il est nécessaire de rappeler qu'aucune étude n'a démontré les bienfaits d'une gestation sur la santé ou le comportement de la chatte. En l'absence de portée, la chatte stérilisée ne sera ni triste, ni frustrée. Pas d'anthropomorphisme ! En outre, les risques inhérents à une mise-bas sont réels et le risque que les chatons ne soient pas tous placés est très grand.

Ainsi, à la lumière de tous ces éléments, vous conviendrez qu'opter pour la stérilisation précoce de sa chatte, c'est aussi allonger son espérance de vie !

David Bourdais, docteur vétérinaire – Clinique de Rosny

... et pour le mâle ?

La première année de votre chaton est riche en évènements ! Nouvelle famille, nouveau territoire, série de soins médicaux : applications d'antiparasitaires externe et interne, premiers vaccins, et… castration !

Cette intervention est pratiquée de façon courante avant la puberté, soit vers 6 mois, et consiste à retirer les deux testicules après incision de la peau qui les recouvre. Elle est réalisée sous anesthésie générale et dure une dizaine de minutes.

Le chat est un animal territorial ! Ce trait de caractère est d'autant plus marqué si le chat n’est pas castré.

Un chat mâle conquiert son territoire par bagarres avec les autres mâles et le délimite par l'émission de jets d’urine odorante. Il étend son territoire en traversant les jardins et voies de circulation, multipliant alors les possibilités de rencontre avec les femelles et les occasions de chasse.

Ce vagabondage n’est pas sans risque pour votre matou : contamination virale (virus de l'immunodéficience féline, virus leucémogène félin) au cours des bagarres et contacts sexuels, infestation parasitaire (puces, poux, agents de gale, …), intoxications (anti-coagulants, "tue-limaces"…), blessures diverses, mais aussi des risques non-négligeables de collision avec les véhicules, aux conséquences souvent dramatiques !

Une castration précoce, en diminuant cet instinct territorial, prévient en grande partie tous ces dangers !

Pour conclure, une castration précoce protège votre chat et prolonge ainsi son espérance de vie. Vous profiterez plus longtemps de votre matou et la cohabitation sera des plus confortables grâce à une diminution de ses comportements gênants (disparition du marquage urinaire, odeur atténuée des urines).

David Bourdais, docteur vétérinaire – Clinique de Rosny